Avant de percevoir la
croix comme son refuge, l'esprit vivifié est troublé comme une mer
agitée, pressé qu'il est de fuir la colère à venir. Il tremble
face à la perspective du supplice éternel. Le ciel paraît
inaccessible. les portes de l'enfer s'ouvrent tout grand. Peut-il y
avoir paix? Tout effort doit être fait. L'on peine à vouloir
reformer l'homme intérieur de sorte à apporter à Dieu le sacrifice
d'une vie meilleure, afin d'éliminer la culpabilité par les larmes,
les soupirs, les prières, les activités religieuses, la
mortification et une suite de remise en cause et de recommencements.
De tels efforts sont vains. Ce n'est pas ainsi que la colère est
apaisée ni le ciel acquis. C'est lorsque l'Esprit révèle l'œuvre
accomplie de Christ que cesse tout labeur en vue de réconciliation.
C'est le sang de Christ qui fait la réconciliation. Que faut-il en
plus? La justice de Christ couvre complètement. Que peut-on y
ajouter? L'âme voit cela et se met à l'abri à l'ombre de la croix.
C'est pour elle le jubilé. Elle se repose en Christ et tout ce
qu'elle fait désormais, elle le fait par amour en guise de
reconnaissance. Lecteur, réfléchissez-y, l'homme ne pourra jamais
se sauver lui-même. Jésus est tout, aussi bien pour la rémission
des péchés que pour la paix du cœur.
HENRY LAW (1797 - 1884)