La mort de Socrate, philosophant tranquillement avec ses amis, est la plus agréable qu'on puisse désirer : celle de Jésus, expirant au milieu des tourments, insulté, injurié, maudit par toute une nation, est la plus horrible qu'on puisse craindre. Socrate, prenant la coupe empoisonnée, bénit celui qui la lui présente, et qui pleure à ses côtés. Jésus, au milieu d'une effroyable angoisse, prie pour ses bourreaux exaspérés. Oui ! Si la vie et la mort de Socrate sont celles d'un philosophe, la vie et la mort de Jésus sont celles d'un Dieu.
JEAN-JACQUES ROUSSEAU (1712-1778) PHILOSOPHE ET ROMANCIER FRANCO-SUISSE ÉMILE, 1762
The death of Socrates, philosophizing quietly with his friends, is the pleasantest that one could desire:that of Jesus, expiring amid torments, insulted, railed at, cursed by a whole nation, is the most horrible that anyone could fear. Socrates, taking the poisoned cup, blesses him who presents it, and who weeps beside him. Jesus, in the midst of frightful anguish,prays for his maddened executioners. Yes! If the life and death of Socrates are those of a philosopher, the life and death of Jesus are those of a God.
JEAN-JACQUES ROUSSEAU (1712–1778) SWISS-FRENCH PHILOSOPHER AND NOVELIST ÉMILE, 1762