« Les gens droits
sont souvent plus malheureux que les autres. Or, au bout de cela, la
mort frappe pareillement les uns et les autres. Cet argument, Salomon
l’a mentionné avant nous. Il a du poids tant que l’on
imagine qu’après la mort, il n’y a rien. D’autant que c’est
le méchant qui semble favorisé.
Si tout se termine dans la tombe,
alors, c’est vrai, il y a là un encouragement à mal faire. Après
tout, nos prisons sont souvent plus confortables que certains
logements de pauvres ou que la rue où errent des malheureux !
Mais
voilà, tout finit-il réellement avec la mort ? Nous sentons
bien, instinctivement, qu’il doit y avoir quelque chose après… au
moins enfin une certaine justice. De là, par exemple,
l’invention de la réincarnation. Car l’idée du néant est
inacceptable.
Et l’on a raison. Même si, ici-bas, le bien est
rarement récompensé. Même si le sort des croyants est rarement
plus enviable que celui des mécréants, le bonheur est dans la
Crainte de Dieu, ne serait-ce que parce que la foi est la certitude
d’un ‘après’ qui n’a rien à voir avec la réincarnation ou
le paradis de l’Islam, mais qui est, pour le Chrétien, le partage
d’une vie glorieuse libérée même des contingences du temps et de
l’espace. On peut y croire. C’est Christ le ressuscité qui
l’a promis. »
Richard Doulière