Le célèbre compositeur
Georges Frédéric HAENDEL mourut à Londres en 1759, à l’âge de
75 ans. Sur son lit de mort, lorsqu’il sentit que la fin
approchait, il se fit lire, par son fidèle serviteur Jean, le Psaume
91. Quand la fin de la lecture fut achevée, il dit :
« Que c’est
beau ! Voilà une nourriture qui rassasie et qui restaure. Lis-moi
encore quelque chose ; prends le chapitre 15 de la première épître
aux Corinthiens ».
Jean lut ce que son
maître demandait et, plusieurs fois, le malade l’interrompit pour
dire : « Arrête-toi, répète-moi cela encore une fois ! ».
Quelques instants après, il voulut qu’on lui lût dans le recueil
de cantiques de sa mère, celui qu’elle aimait particulièrement
:
« J’ai l’assurance dans la foi qui m’unit au
Christ.
Qui peut me dérober ce joyau que
Sa mort et Son sang m’ont
acquis ?
Sa fidèle Parole me l’affirme, c’est pourquoi ma
foi dit :
j’ai l’assurance ».
Les lèvres du malade
remuaient pendant la lecture. Il en répéta les paroles qu’il
savait par cœur, puis il ajouta : « Oh, c’est pourtant une belle
chose qu’un homme pusse avoir cette assurance de la foi ! Mon Dieu,
que deviendrions-nous si nous devrions nous appuyer sur nos œuvres ?
Tout ce qu’il y a de bien en nous, n’est-ce pas un don de Dieu ?
On ne peut pas se glorifier de ce qui est don, comme si c’était un
mérite. Et alors comment aurions-nous fait tout ce que tous pouvions
et devions faire ? Ah ! Que Dieu aie pitié de nous, car combien de
choses nous accusent ! Si le mot de grâce n’est rien, alors adieu
l’espérance ! Le salut est donné par grâce à la foi en
Jésus-Christ. C’est à cette grâce que je me cramponne des deux
mains. Seigneur Jésus-Christ, mon espérance sur la terre n’est
qu’en Toi ! »
Haendel avait souvent exprimé le désir de
mourir le jour où l’Église célèbre la passion de son
Rédempteur. Ce vœu fut exaucé : il s’endormit le vendredi saint
1795. Les dernières paroles de ce chrétien furent celles-ci : «
Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Ah ! fais que je meure et que
je ressuscite en Toi ». Il fut enterré dans l’Abbaye de
Westminster. Sur son tombeau, une statue grandeur nature le
représente devant son orgue. Il tient dans sa main une feuille de
musique sur laquelle se lisent ces mots : « Je sais que mon
rédempteur est vivant »
Extrait du
magazine Croire et Servir, Mars 1999